Incarnation de la singularité

Pour un reenactement de la recherche

Corinne Melin
Docteure en esthétique et sciences de l’art, Université Paris 8, membre associé du Laboratoire du Geste

La singularité opère sans que nous y prenions garde. Elle est au cœur de notre intuition, notre intention et notre motivation. Mais comment agir sans reproduire ce qui a déjà été fait, comment revenir à l’essentiel et à ce qui dépend de nous ? Conscientiser, entrer dans une relation au temps et aux éléments et laisser-faire aussi, ce qui régit notre savoir intrinsèque, qui nous oblige à vouloir devenir plutôt que nous contenter d’être. Un art du devenir, de notre façon d’être au monde est alors à expérimenter, dans chaque instant de ce qui constitue notre expérience, par la mise en pratique de notre rapport existentiel à l’environnement et aux autres.

Corinne Melin
Docteure en esthétique et sciences de l’art, Université Paris 8, membre associé du Laboratoire du Geste, Corinne Melin s’intéresse aux relations entre les domaines des arts (visuels, vivants, numériques) et des sciences sociales et humaines (sociologie, histoire, philosophie, littérature) autour des thèmes de l’enseignement artistique, du corps et de la performance en interrogeant notamment le reenactment dans les pratiques artistiques contemporaines et leur extension dans le champ du numérique.

Proposition
La possibilité d’explorer les incarnations de sa propre activité cognitive et l’imaginaire qui s’y déploie, ouvre un vaste champ de recherche-création où l’étude des sensorialités croisées permet d’identifier les moyens de rendre lisible les images qui façonnent une trajectoire de pensée. La lecture inventive offre la possibilité de constituer un corpus théorique et de développer des outils intellectuels fabriqués dans l’exercice de relecture des chronologies personnelles. Elle conduit à définir ce que pourrait être une « pratique intellectuelle-créative» ; une pratique permettant d’expérimenter la plasticité des états de conscience.